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- Tu mourras, Genevra...

Elle savoura le goût de son nom dans la bouche de son ancien allié, puis lui trancha la gorge d'un coup sec du poignard qu'elle lui avait pris. Il s'écroula sur le sol dans un bruit de gargouillement, puis, les yeux exorbités fixés sur un point lointain derrière elle, il tendit sa main et essaya de parler, ne parvenant qu'à cracher du sang.
Alors que sa main retombait lourdement et que tout son corps crispé se détendait, elle se retourna, lança le poignard taché par dessus son épaule et quitta la maison à grands pas.
Quelques rues plus loin elle s'arrêta.
Elle souleva la bouche d'égout, se glissa à l'intérieur, puis se dirigea vers le nord.
Au bout d'environ deux kilomètres, elle fit jouer sur ses gonds une lourde porte circulaire et en franchit le seuil.

- Gennie !

La jeune femme baissa les deux sur les deux enfants d'une dizaine d'année qui enlaçaient sa taille avec allégresse.

- Arel, Satie, quelles sont les nouvelles ? dit-elle d'un ton froid mais léger en les repoussant doucement.

Alors qu'ils lui contaient les informations qu'elle avait recueilli, elle songea à ces deux faux jumeaux, enfants de l'une des femmes avec qui elle avait mendié, petite, et qu'elle avait retrouvé il y a maintenant trois longues années, après avoir appris sa mort par une autre.
Elle les congédia après les avoir félicité. Maintenant, elle avait tout en main pour contacter la Sorcière des Dimensions...

Elle finit de tracer le cercle sur le sol, plaça l'obseth au milieu, déversa dans les vases l'eau de cristal si durement acquise, puis enclencha le rituel.
Un miroir d'eau apparut devant elle, lui présentant le devant d'une somptueuse villa japonaise. Peu après, le visage d'une belle jeune femme apparut devant elle.

Ce sont des moyens peu orthodoxes de me contacter, salua-t-elle d'une voix désinvolte.

- Je veux le pouvoir de passer entre les mondes, la coupa Genevra en allant droit au coeur du sujet.

C'est là un voeu qui devient fréquent, ces derniers temps, soupira Yûko, l'air ennuyée.

Elle fit signe à toutes les protestations de la sorcière qu'elles ne servaient à rien, puis celle-ci commença à envisager d'exaucer son souhait après dix minutes de délibérations houleuses.

- Vous voilà devenue raisonnable, fit-elle, une étincelle moqueuse au fond des yeux.

Mais le prix à payer sera grand, très grand, pour vous, plaça la brune.

- Tout ce que j'ai est à votre disposition.

Y compris la chose la plus importante à vos yeux ?

La jeune femme réfléchit en acquiesçant. Qu'allait bien pouvoir lui demander la Sorcière des Dimensions ? Elle n'avait rien de précieux. Tout au plus, pourrait-elle lui offrir son âme...
C'était sans importance à ses yeux mais c'était sans doute la chose la plus précieuse qu'elle possédait. A part...

Le prix à payer, reprit Yûko, ...sera votre nom.